Yallaaaaa! Nous quittons Chacala, cap au nord encore et encore, 6 heures de route vers Mazatlán où nous comptons prendre le ferry pour La Paz, au sud de la Baja California, région mexicaine unique sur sa longue péninsule entre la mer de Cortès et le Pacifique de l'autre.


De nombreux péages d'autoroutes sont occupés par des campesinos (paysans) en colère. Ils réclament le paiement des terres que le gouvernement leur a pris en 2005 pour laisser une grande compagnie( dont le patron touche des millions) y construire la fameuse autoroute. Ils crient à l'injustice, d'autant que le Nayarit, état que nous traversons, subit une pauvreté extrême. Du coup aux péages nous payons directement les campesinos. Ambiance gilet jaune, les familles sont en nombre et installés pour tenir le camp.



On arrive en fin de soirée à Mazatlán, et nous dormons en ville sur un parking en terre non loin du malecon .

Plan d'attaque pour le lendemain: se lever tôt (Julien va courir presque tous les matins au réveil), filer au port et comparer les offres des deux seules compagnies de ferry pour la Baja, TMC et Baja.

On en profite pour voir Mazatlán, dont la Skyline n'a rien a envier à New York. Les belles plages du coin sont connues pour le surf.


Mais à l'embarcadère: Bernique!

Je vais voir la compagnie Baja: pas de 'salidas' avant mardi ( nous sommes jeudi)…

Julien s'occupe de TMC: tenez-vous bien ils refusent d'embarquer les femmes et les enfants. WHAT????????

Je me retiens de faire une descente pour explications au guichet. Incroyable, ni femmes ni enfants.

Rien à faire donc hormis tracer la route jusqu'à Topo, encore 5 heures de route vers le nord, pour tenter notre chance d'embarquer là-bas pour La Paz. Si ça ne marche pas, on renonce à la Baja et on monte aux USA par le continent.

D'abord, trouver une Lantera pour changer un énième pneu crevé (tellement que je ne les mentionne pas tous) Après, ayant 6 pneus sur le camping-car, on multiplie les risques!

Vers 11 h 30, on repart.


insolite, énorme troupeau à contre-sens


tiens, des 'vrais' cow-boys



Arrivés à l'embarcadère de Topo vers 17h00, la compagnie Baja n'a aucune traversée prévue avant longtemps, et TMC ne savent pas trop s'ils peuvent nous caser sur le ferry partant à minuit. On attend, on attend, et puis c'est bon, on passe à la bascule, 4 tonnes de bonheur,et on s'avance en zone d'embarquement. Pour comparer avec des trajets vers la Corse et vers l'Angleterre, on est tranquilles, pas en sur-sécurité, on est garés devant le ferry bouche ouverte, on peut se balader au bord de l'eau et danser sur le quai.

Bon, ce petit ferry n'est pas tout jeune, ça sent le recyclage post-retraite en Europe.. Rien à voir avec celui pour l'Angleterre que je prends tous les ans avec mes chers élèves ;)



Longue attente. Petit stress , nous devons impérativement être garés sur le pont supérieur pour pouvoir dormir dans le camion, autrement ce sera les sièges en salle commune avec les chauffeurs devant des films non stop toda la noche. On croise les doigts.



Cri de Gabin au crépuscule: un aileron! attroupement, spectacle de deux dauphins à quelques dizaines de mètres, dans les eaux calmes du port. Ils ont pris le temps de jouer, sauter, sans se soucier du décor et des spectateurs. Inattendu et inoubliable.

Merci Gabin!


Embarquement des remorques de camions par des tracteurs. Puis nous, sur le pont supérieur, tout au fond dans un coin avec vue sur mer, ouf pas entre deux camions.

Nous allons dîner à la cantine: frijoles, tortillas et cohinita (probablement viande de porc mijotée) : un délice, même Gabin en redemande!



On se couche en promettant à Gabin de le réveiller pour le départ du ferry. A minuit 15 mon réveil sonne et nous sortons tous les deux, ça y est, nous voguons sur la mer de Cortès. Il fait plutôt bon, et les flots sont calmes.

Julien n'a pas bien dormi car le camion garé à 15 cm a gardé sa clim toute la nuit : bruit de moteur fracassant.

Réveil au soleil, sur l'eau, on aperçoit la côte et des iles. Nous filons déjeuner avec les chauffeurs somnolents. Frijoles, tortillas et omelette au jambon. Génial. Gros pourboire pour la cantinière.

le pont supérieur


notre camping car est tout au fond à droite



Dehors, nouveau spectacle. Les côtes désertes, sèches, cactus et petites montagnes, pas d'arbres, pas de villages.



Puis l'arrivée au port, nous observons avec attention l'attache des amarres, d'abord une cordelette est lancée, qui est attrapée à l'aide d'une corde lestée par le gars sur la terre ferme.  Ensuite les matelots tirent sur cette corde, et y attachent la grosse corde d'amarre. le gars à terre ramène le tout vers lui et attache les amarres.

C'est fort instructif.

Débarquement.

contrôles militaires.. deux d'affilée..


Premiers kilomètres, qui seront visuellement représentatifs de toute la suite. Il fait très chaud.

no comment..