L'ancienne capitale du Guatemala, une étape qu'on a adoré pour sa douceur de vivre.

Magnifique ville coloniale ,classée par l'Unesco, très verte , arborée, un climat idéal perchée à 1500 m d'altitude.

Harmonieuse dans le découpage 'à l'américaine' de ses rues, son côté carré est néanmoins cassé par les pavés anarchiques. Un petit air de San Cristobal, mais en plus fin, plus aéré, plus zen.. Les cuadros sont souvent d'un seul tenant, architecture homogène avec un seul étage de rigueur. Les façades multicolores cachent derrière leurs grilles des boutiques parfois très chics, des patios frais , superbes, et des petits restos alléchants . Nombre d'entre eux sont tenus par des expatriés. Et oui, à Antigua il est possible de déguster du camembert fondu ;) Nous avons résisté, on est pas encore partis depuis assez longtemps..

Nous avons posé le camping car sur le site gratuit de Policia Turismo, site bien protégé donc, et en plein cœur de ville, génial! Ce qui permet aussi des balades chacun de son côté, lessive, courses, hyper facilement. Au campement, pas moins d'une quinzaine de camping cars ou jeeps. Nous rencontrons plusieurs familles françaises et belges, et passons plusieurs jours très sympas en mode tous ensemble. Pour les garçons c'est super, plein de copains!! Du coup les jours sont passés en mode balade dans la ville, restos, apéros au campement.

Quand Julien part au volcan Acatenango nous décidons de grimper le volcan Pacaya, à une heure et demie de route. Nous partons tous en bus, 2H30 et embouteillages plus tard, la journée est bien avancée et le ciel complètement bouché. on monte quand même, dans le brouillard, l'ambiance finit par être lunaire, nous sommes sur une gigantesque coulée de lave, le magma est 100 m sous nos pieds. C'est le grand moment des brochettes de chamallows fondus entre les roches volcaniques par la chaleur du sol. En même temps nous voyons entre deux nuages des petites coulées de lave du sommet du Pacaya. Nous redescendons à la lape torche dans une épaisse obscurité. Ce n'était pas la rando du siècle par manque de visibilité, mais on s'est bien amusés.

En ville c'est l'effervescence à l'approche de Pâques - les festivités et processions débutent un mois et demi avant! Ce dimanche il y a une procession de la plus haute importance nous dit-on, on attend Des milliers de personnes à Antigua pour la suivre. C'est haut en couleur, le violet étant de rigueur.

Déjà dans la cathédrale nous avions vu des tapis de sable coloré et de fruits et légumes. Les gens en préparent des dizaines dans les rues du parcours de la procession, qui va en fait sillonner toute la ville, de 5h du matin jusqu'à minuit. Une ambiance entre la fête foraine et la passion du Christ. Partout des hommes en robe violette avec cagoule, avec des airs d'inquisition ( et la cagoule du KKK). Le matin, nous essayons d'apercevoir les chars et les statues, impossible tant la foule est dense. C'est THE DDAY de l'année pour les guatémaltèques, avec la semana Santa. Assez moderne aussi puisqu'on peut télécharger une application pour géolocaliser la procession dans la ville. Nous retentons notre chance le soir. Nous entendons d'abord les cuivres lourds, la musique lancinante d'une tristesse indescriptible, qui prend aux tripes. Arrivent les nuées de fantômes violets, tous avec la mine de circonstance, comme les spectateurs d'ailleurs, qui semblent être des fidèles. Pas un bruit dans l'assistance malgré la foule, et les fantômes balancent de l'encens à tout va, encens et/ou copal (la résine des mayas), ce qui donne une atmosphère particulière, feutrée, cotonneuse, franchement mystique. Passent les soldats romains, on se croirait dans Astérix, je n'ai pas encore compris ce qu'ils faisaient dans la procession puisque ce sont les assassins du christ (??). Viennent aussi les porteurs de tableaux représentant le calvaire du Christ, en 3D avec des formes qui ressortent de la toile...

On aperçoit les lueurs des chars dont le stuc doré illuminé brille de mille feux. Avant les chars des porteurs de hauts tridents soulèvent avec dextérité les fils électriques et autres câbles. Quel boulot!

Arrive le char du Christ portant sa croix, peut être 8 m de long sur 2-3 de large, une trentaine de 'carreadores' (les porteurs), un genre de prêtre à l'avant , suspendu comme attaché à une croix par les mains, qui laisse pendre sa tête . La compassion. Le mouvement du char suit la musique mais n'avance pas régulièrement, en mode chaloupé, un pas en penchant à droite , puis à gauche, puis en arrière, arrêt, repart.. Le visage des porteurs reflète l'image de la douleur. Incroyablement saisissant, avec la force de la musique et la foule qui suit et entoure en troupeau. Puis les musiciens, les porteurs de ceci et cela avec d'autres couleurs de costumes, la foule. En dernier, à la toute fin de la procession, des balayeurs expérimentés mettenten tas les tapis de sable et de végétaux colorés, qu'une pelleteuse ramasse et jette dans un gros camion benne. Dommage pour l'harmonie, l'équipe de nettoyage n'est pas en costume, juste en Tshit 'supercola' .


En vrac les photos d'Antigua, une ville dont on se souviendra!


le lavoir 5 étoiles



dans la cathédrale, de quoi faire une bonne soupe . On n'a pas compris pourquoi le maïs -tout de même une des plantes les plus symboliques dans le coin- était présenté sous emballage plastique !!!

une bonne vieille blague de voyage ;)

a



les copains français et belges




de nombreuses femmes sont habillées en noir et haut blanc avec un châle en dentelle noire sur les cheveux

Nous avons vu la passation du char de la viergedes porteurs hommes aux femmes, avec une petite cérémonie, et les femmes sont parties vaillantes.

gros problème d'appareil photo ce soir là malheureusement!