La ville dont on nous a tant parlé : San Cristobal de las Casas … Nous restons quatre jours 'pour l'instant!)

Nous sommes sur les hauts plateaux, 2200 mètres, et en conséquence appréciable, il fait moins chaud !! Bon la journée, et très froid la nuit. Impeccable pour nous, on retrouve un peu d’énergie après les 35 degrés du bas du Chiapas.


Nous trouvons facilement des endroits pour dormir grâce aux spots d’ioverlander, site interactif de voyageurs. Ici, pré en bord de petite rivière. Comme souvent c’est cependant assez sale, le ramassage spontané d’ordures n’est pas encore au point ☹

On voit passer la bergère le matin, et Gabin adore voir les moutons traverser le pont de singe.

Nous nous sommes garés sans problèmes dans San Cristobal, à deux pas des rues piétonnes, et nous avons flâné dans le centre, en musique souvent. Nous avons testé plusieurs cuisines , de la Cocina Economica derrière le mercado, des jardins Tonantzin dans la rue  de guadalupe, les pâtisseries de Tierra Madre, ouhlala..

pour le petit déjeuner: beignets de bananes plantain farcies au mole de haricots et vanille , délicieux

Nous n'avons pas tenté ceci:

à savoir toutes les parties de la vache, les yeux, le cerveau, les boyaux…


Alors San Cristobal.. ville très agréable, entourée de montagnes, les rues en pente douce très colorées, pavées, larges, beaucoup d’artisanat et de galeries exposant des artistes locaux (y locos 😉), de nombreuses ‘murales’ (fresques, graffiti..),






des temples et des églises en couleur,

Eglise Santa maria de Guadalupe , que l'on voit beaucoup , car elle est la protectrice de TODOS nous dit on, elle a plus de followers que Madonna sur twitter…



Pas mal de touristes aussi, la discussion s’engage facilement, il y a des patios de toute beauté cachés derrière les grandes portes de bois, des jardins incroyables..


Des marchés avec les tissus brodés spécialité de certains villages indiens qui entourent la ville.

On croise de nombreuses femmes et filles en tenue traditionnelle.

sur le Zocalo


Deux tribus d’indiens principales, descendants des mayas : les Tzotzils et les Tzeltals, avec leurs tenues traditionnelles, leurs rituels animistes qui perdurent malgré l’évangélisme et le zapatisme qui gagnent du terrain. Beaucoup de communautés indiennes du Chiapas vivraient encore en autosubsistance, sur les terres les moins bien équipées sans eau ni électricité , et revendiquent farouchement leur indépendance.

On voit beaucoup de signes du mouvement zapatiste, qui demeure prégnant, même après le renoncement du sous commandant Marcos en 2014. Les accords que les zapatistes avaient obtenu du gouvernement dans les années 80 pour les droits des indiens et l’autonomie de la région Chiapas n’ayant jamais été ratifiés, les années 90 avaient été marquées par l’escalade de la violence, avec des massacres, et des dizaines de milliers de réfugiés quittant leur maison.

Des free walking tours en anglais sont proposés par des habitants de San Cristobal, nous sommes au rendez vous à la grande croix de bois devant la cathédrale, un gars super sympa nous emmène avec 5 autres touristes. 

Après nous avoir bien expliqué qu’il avait fait partie des forces zapatistes pendant deux ans ( ce qui impressionne beaucoup l’auditoire..) il nous montre la casa de Diego de Mazariegos qui fonda la ville en 1528, un copain de Cortès.

Pour les Indiens, ici descendants des Mayas, fiers de résister à l’empire Aztèque leur ennemi, les espagnols selon la prophétie étaient des dieux qui allaient les aider à vaincre les aztèques. Belle désillusion, les espagnols leur confisquèrent leurs terres, prospérèrent grâce à leur blé, leur apportèrent un tas de maladies, les criblèrent d’impôts, et de travail forcé.

Les Indiens étaient forcés d’adopter la religion catholique, et notre guide nous parle des subterfuges utilisés pour perpétrer leurs croyances mayas. Ainsi devant cette église espagnole il nous montre des fonds baptismaux décorés d’une grosse ligne ondulant à l’intérieur, qui  permettait aux indiens forcés de baptiser leur bébé de le placer à l’insu des colons sous la protection de Kukulcan (équivalent de Quetzalcoatl) le grand dieu créateur, de la résurrection, qui vient de l’océan et reviendra sur Terre lors de la fin du monde, représenté en serpent à plumes.

Il nous explique qu’on apprend aux enfants mexicains que leur corps est fait de maïs et que du chocolat coule dans leurs veines.

En parlant de chocolat nous avons goûté le Taxcalate, boisson à base de fèves de cacao et maïs grillé moulus, pignons, avec du lait, ouhlala 

On renifle le pox (‘posh’) a base de maïs et d’alcool de canne à sucre, ouh lala..

Au rayon pâtisseries traditionnelles grande excitation devant les gâteaux a la noix de coco et au citron vert, ceux en pâte d’amande, et les sortes de touron. On ne retente pas le tamarin.

Dans la rue des noix de macadamia…et les olives …


Au rayon bijouterie, l’ambre, spécialité car il y a un important gisement au Chiapas. Dans toute la ville on trouve des vendeurs de bijoux faits en AMBAR cette résine végétale, jaune ici.


Le grand héros de la ville est pourtant un espagnol, Fray Bartolomeo de las Casas, dont la ville porte le nom. Ce moine dominicain avec ses ‘’frères’’ combattit les excès des conquistadores, lutta toute sa vie pour protéger les indiens. Une tradition perpétrée par l’église depuis, jusqu’aux évêques récents.

zut je n'ai que le socle de la statue de fray Bartolomeo ! et devant, Léon s'offre une glace :)


Notre guide nous emmène voir le couvent del Carmen (spéciale dédicace à ma copine !) un lieu de culture ouvert à todos, avec des cours de dessin, de marimba, de tissage traditionnel, de musique, de peinture,… avec un grand cloitre plein de plantes médicinales, entre autres des daturas dont il nous explique les vertus chamaniques, avec des enfants qui courent et jouent au son de la fanfare… muy bonito !

Gabin se débrouille bien en espagnol! toujours motivé pour jouer avec des copains du coin

datura et agapanthes


Nous allons à la galerie Kikimundo, voir les œuvres d'artistes locaux, et de la fondatrice Kiki Suarez scandinave qui est "plus mexicaine" que les mexicains nous dit le guide.. elle soutient beaucoup les droits des femmes indiennes y todas, et crée des oeuvres poétiques et chaleureuses, grâce à elle les graffiti ont été acceptés et légalisés à san Cristobal , elle a commencé à réaliser des fresques sur des carrés de porcelaine que les gens achetaient pour mettre sur leur maison, et de fil en aiguille..

la maria de Guadalupe ..

la culture indienne mixée avec le catholicisme…

un chouette lieu qui propose aussi des ateliers, des lectures, des jeux..


Des sirènes folles sur les façades..

 


photos de balades..