ON THE ROAD AGAIN


Nous quittons Tziscao, le  Chiapas et le Mexique. Direction le lac Atitlan au Guatemala. Environ 200 km, on prévoit 6-7 heures, sans savoir si le passage de frontière sera rapide (autant vous dire que nous ne  sommes pas optimistes !)


Nous partons vers midi, les routes sont décrépites, les pistes de plus en plus fréquentes, des topes et des trous énormes..


Arrivons vers la frontière, il fait plus de 40 degrés, ça monte, on est pas loin des 3000 m, et des virages à n’ en plus finir.



La ville frontalière est plutôt du côté Guatemala, c’était incroyable, la rue unique venant du Chiapas emplie d’étals à touche touche, des vendeurs affichant leurs produits jusque sur la grille de la frontière .


Bon, on passe la fameuse grille, on se fait stopper par l’imigracion, qui pulvérise le camion -on ne sait pas trop pourquoi -  puis nous envoie faire les papiers et payer. Seulement voila, 15 minutes d’attente plus tard (on a vite compris que le tempo est encore plus lent qu’au Mexique ici !) on dit à Julien qu’il faut les visas tamponnés par les autorités mexicaines pour la sortie du territoire .. ☹ … demi tour ! retour au Chiapas pour les formalités, 5km en arrière (ici c’est beaucoup 😉)

On s’offre donc un second passage de frontière guatémaltèque, autant dire qu’on est repérés par la moitié de la ville.

De retour à la grille, il faut passer voir la douane dans un second temps, et régler l’importation du camping car. 10 ans comme au Mexique. Pour nous 3 mois sur un trio de pays , Guate-Honduras-Salvador.


Premiers kms au Guatemala, le pays des étoffes tissées et brodées à la main!

Petit pays de 15 millions d'habitants, indépendant de l'Espagne depuis 1821, parlant espagnol pour 60% des gens et des dizaines de langues indiennes pour les autres 40%.

Juste après la frontière mexicaine le paysage est le même bien sûr, montagnes aux formes arrondies, plutôt sèches, ou des canyons encaissés, pas mal de pins, une poussière infernale. Un aspect général qui nous parait encore plus pauvre qu’au Mexique, même si on se rend compte que 1 Quetzal = 2 pesos mexicanos.

Léger affolement en voyant le prix du diesel affiché à 22 Q !

En fait le prix est au gallon (3,8l) comme aux USA. Ouf. Et 1 Q = 1/8 d’euro. Un peu de calcul ne fait pas de mal.

Autre changement , marqué très nettement dès la frontière : les tenues des femmes, avec le drap tissé attaché en jupe par une grosse ceinture, et un ruban de tissu dans ou sur les cheveux, parfois aussi un tissu rectangulaire sur une épaule. La grande majorité des femmes sont en tenue traditionnelle, y compris les jeunes, et les tenues sont très homogènes. Beaucoup de femmes portent des objets sur la tête, avec souvent un tissu épais noué en cylindre plat pour tenir le fardeau. Et elles sont vraiment très petites ! (du coup, ici je suis grande 😉)



La descente des montagnes pour sortir de la vallée est longue. Vers 17 h nous arrivons sur Huehuetanango, une assez grosse ville et la première que nous voyons. Des embouteillages de folie…et la nuit tombe…

Une fois sortis du bazar, pour éviter de rouler trop de nuit, c’est peu secure, Julien repère un spot ioverlander dans les collines. On s’engage sur les pistes pour y aller mais le gps nous fait une petite crise comme souvent et nous voilà à tourner pendant deux heures en pleine nuit sur les pistes, incapables de se repérer dans les collines boisées.

Et surtout pas un seul coin où se rabattre pour passer la nuit. On décide de retourner à Huehue pour dormir sur une station essence, seulement on ne sait pas comment se sortir du labyrinthe ! les quelques personnes croisées sur la piste nous répondent de manière évasive en mode « c’est par là! » + geste vague…

Finalement on aperçoit dans l’obscurité un cheval blanc -comme dans un conte- et plus loin une sorte de grand  resto d’extérieur . et un PARKING 😊

Après, en sauvage au Mexique ou ici on ne sait jamais si le coin est sûr, et si on ne va pas au mieux se faire déloger.

Là c’était notre dernière option donc on reste.

Un gars sort de l’obscurité et se montre avenant, Enrique, le fils du boss, nous sommes sur un complexe avec piscine et zoo ( ☹) , le tout plus ou moins en construction. Lui garde les lieux. On peut rester sans problème. 

Le matin réveil 7h pour petit déjeuner local , omelette, fruits, avocats, toasts.


On se balade sur le site, un vaste chantier, nous rencontrons le big boss père d’Enrique et sa femme:


Les gars se font un petit tour d’attraction pour bien se défouler avant la route.

En revanche la partie zoo fait froid dans le dos, les pauvres bêtes toutes des ‘locales’ enfermées dans de petites cages au lieu de profiter des forêts environnantes. Le coyote nous fend le cœur, le singe, les toucans, les chouettes, les jolis perroquets… quelle honte.


Nous partons vers 9h3O, au taquet par rapport à la veille, merci soleil, on peut enfin sortir de là et rejoindre cette satanée ville de  Huehue. Enrique nous ayant indiqué une carretera, et son père une autre à l’opposé, nous optons pour l’expérience de l’ancienne génération. Ce fut drôle. Dès le départ, voici l’aspect de la ’’route’’ :

 Et ça dure un moment !


Puis la piste….

La poussière est intense, et si l’on a le malheur de croiser (ou pire, suivre) un camion, c’est intolérable.

Encore et toujours la piste.

Les paysages, désolés, secs. 

Un cimetière et ses tombes colorées. Il y a de la place.


Et là : le goudron !!! yes !!! on est presque contents de retrouver les trous et les TOPES (dos d'âne)


Atitlan, on arrive! Le bitume ne tient pas ses promesses longtemps et la route est rapiécée, repasse cent fois en piste, pour 50 mètres ou 5 km. Et pour couronner le tout les conducteurs guatémaltèques sont de vrais dangers publics, surtout les BUS. J’accuse ! Et ça double entre deux voitures qui se croisent sur une 3ème file du milieu quand il y en a seulement deux en vrai, et ça double dans les virages sans visibilité, et ça te colle bien aux fesses dans les montées, et ça roule à des vitesses totalement inadaptées.

exemple de doublage par la supposée voie du milieu ;)



Ici les femmes mettent le linge à sécher à même l'herbe..



Les Guatémaltèques récupèrent les vieux bus scolaires jaunes américains. On en voit quelques-uns en l’état, mais la plupart sont repeints de couleurs vives, avec lumières et affichages tape-à l’œil.


Sur la fin, pour la descente au grand lac, nous arrivons par la PANAMERICAINE, un nom qui claque autant que la route 66 des US.


arrivée sur Panajachel, la plus grosse ville bordant le lac..